octobre, 2010

 

QUEER MC et Strap-on dildoS, sam 30 Oct à Lille

27 oct 2010 - evenements, perf live

Dans le cadre du festival Ô Mots 2010, le festival littéraire des genres et des sexualités,  les Flamands Roses organisent une soirée au Centre Culturel Libertaire avec les Queer_Mc et les Strapettes le samedi 30 octobre 2010 à partir de 21h!

entrée prix libre

CCL : 4 rue de Colmar à Lille
M° Porte des Postes: prendre la rue des Postes, puis 2e rue à droite

ça va claquer !!!

Hey! Fuck The People

27 oct 2010 - UrbanPorn, vidéos

Hey! Fuck The People est l’aventure d’une gang de gouines et de pédés qui récupèrent la rue pour du sexe de la baston et du rock’n roll!

Hey! F**** The People from erelevil vj on Vimeo.

crédits : Hey! Fuck The People – (8’50)
avec
Ginger,
Lulu la praline,
Queeroféroce,
Alberta,
Princesse Clébard,
Milx,
Jungle Butch.

vidéo editing by erelevil
Music under Creative Commons licenses :
Cypher Tales – Ce Produit Fait De L’effet
The Prostitutes Of Pub Rock – Amsterdam
Commercial Music :
The Kills – Fuck The People
Squarepusher - I Wish You Could Talk

Comment Tracks dépolitise la post-porn!

25 oct 2010 - media, UrbanPorn

Vous avez peut être vu l’émission de Tracks du 09/09/2010 où nous avons été filmé et interviewé dans le cadre du Paris Porn Film Festival. Nous nous l’avons vu et nous avons dû boire… on va vous dire pourquoi… Du haut de leur approche arty mainstream qui se donne des airs alterno-undeground-blablabla, Tracks est en fait un beau(bo) boulet branché ! L’équipe de journalistes avait pour mission de sonder la dimension humoristique de la post porn. Le porno c’est rigolo. Soit.
Mais choisir d’aborder les perfs, films et actions de féministes pro sexe, transpédésgouines… sous ce seul angle néglige totalement la dimension politique qui les anime. Puisque l’on se sent assez dépossédé.e.s de notre propos nous avons décidé de rectifier le tir.

Nous ne parlerons pas au nom de Maria Llopis ou de Charles Lum, nous ne parlerons qu’en notre nom, puisque justement Tracks a parlé pour nous, ce qui fait bien chier…

Notre collectif ne s’appelle ni Urbanporn Squad (euh… y a pas « squad » à la fin) ni UPS… Ensuite nous ne sommes pas un collectif de lesbiennes puisque, a priori, que les pédés ne sont pas des lesbiennes, et en plus nous ne sommes pas lesbiennes mais des gouines et des pédés aux identités plurielles complexes. Ça c’est un premier point.

Ensuite entre l’action devant la permanence de l’UMP (Flash Porn Act) et l’action de « queerisation » de la statue de Jeanne d’Arc (J.Pin Dark) il s’est passé plusieurs années… mais ce n’est qu’un détail, ou pas, puisqu’en fait ces actions sont des actions militantes s’inscrivant dans l’actualité politique nationale, puisque Flash Porn Act a fait suite aux déclarations de Christian Vanneste en 2007, et que J. Pin Dark a suivi le « grand » débat qui a entouré la question de l’identité nationale en 2010… L’émission de Tracks a ainsi balayé en quelques secondes le fond politique des actions d’Urbanporn!

Autre point important : nous ne cherchons en aucun cas à « faire passer un message queer et transgenre » : nous ne sommes pas des pigeons voyageurs! Urbanporn a pour volonté de se positionner et de travailler dans une dynamique de discours situés, nous ne délivrons pas de « message » sur des pratiques/identités qui ne sont pas forcément les nôtres, nous n’offrons pas une vitrine sur les minorités. Nos actions s’inscrivent dans la lignée du féminisme queer et/ou transpédésgouine avec une volonté de pointer du doigt (et du gode!), de critiquer et de déconstruire les discours dominants qui normalisent les corps et les identités. Tracks n’a pas compris les pratiques politiques qu’on lui a calé dans le pif et a fait des amalgames entre gender-fuckers, drag kings et identités transgenres. En diffusant des choses que nous n’avons pas dites, Tracks n’est qu’un pigeon voyageur porteur de discours hétéronormatif, qui exotise nos fesses et nos propos ! Tracks, quand tu parles de moi tu te tais !

Et le bouquet final, c’est évidemment le pisse-debout, avec en introduction du sujet, d’une part que pour nous, Urbanporn, le pisse-debout c’est LE « chef d’œuvre » qu’on revendique par dessus tout (nous ne l’avons jamais dit et en plus au départ c’est pas notre idée !!) et que cela permet l’égalité des sexes. Alors là il y a beaucoup à dire, sur la revendication de l’objet comme L’Action subversive absolue, sans vouloir casser l’ambiance, le pisse-debout c’est pratique, et ça permet de se réapproprier certains espaces publics c’est vrai, mais bon ce n’est pas non plus le truc marquant de ce siècle. Et pour ce qui est de l’égalité des sexes alors là c’est un NON catégorique, Urbanporn ne fait pas dans l’égalitarisme, nous ne travaillons pas pour l’égalité des sexes, car pour nous le problème ne vient pas d’une non égalité entre les sexes (reconnus comme différences biologiques) mais bien du système qui conçoit ces catégories: nous ne voulons pas nous intégrer dans un système institutionnalisant les oppressions.

Donc, pour finir, on voulait dire que la post-porn c’est pas que rigolo, c’est surtout politique! et  on vous invite à découvrir sur ce blog d’autres collectifs féministes, queer et transpédégouines pro-sexe!

CUDS et SubPorno : culture post-porn au Chili

15 oct 2010 - collectifs post-porno

Quel est l’évènement marquant de cet été? Pour certainEs du crew c’est les UEEH à Marseille! Parmi les innombrables choses qui constituent l’univers des UEEH et dont il serait bandant d’écrire quelques lignes, voici un retour sur mon cum shot lors de l’atelier le plus jouissif sur la post porn animé par Delphine. Lors de sa présentation elle nous fait découvrir le groupe CUDS (coordinadora universitaria por la disidencia sexual) basé à Santiago et qui se définit comme groupe d’inspiration « post-feministe post-identitaire et anti-hétéronorme ». Au Chili, pays conservateur où les principales associations LGBT se concentrent sur la demande d’égalité des droits (mariage homosexuel) et sur la prévention-sida (orgas MUMS et Movimiento de Liberación Homosexual, MOVILH), la CUDS se présente comme une alternative radicale au discours normalisateur. La CUDS préfère le terme de « dissidents sexuels » à celui de Queer qui représente une importation des occidentaux et n’en fait donc pas l’usage.

Peu nombreux mais très actifs les activistes de la CUDS – parallèlement à leurs réflexions et travaux sur la théorie queer, féministe et dégenrée – multiplient ateliers et performances abordant des questions sociales et politiques sur un mode parodique et politico-ludique. On découvre ainsi leur fausse campagne électorale avec un faux candidat pédé aux élections municipales;les ateliers drag king / queen / dégenréEs; un match de footballeurEUSEs travestiEs; du détournement des outils ménagers en gadgets sexuels par des « femmes au foyer » lors de la journée de la femme au Chili; une relecture post-porn et SM des pratiques de torture qui ont été réalisées pendant la période de dictature militaire; etc.

CUDS et le jeune collectif SubPorno travaillent ensemble sur l’atelier postporno, un projet audiovisuel construit comme un laboratoire de la résistance pornographique. A un niveau militant le groupe s’inspire principalement de la scène post-porn espagnole comme pornoterrorismo, Post-Op, Generatech, etc.

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Tous les workshops sont ouvert à tous et sont construits de façon à ne pas faire de distinctions entre ceux qui organisent et ceux qui participent. À l’atelier « pubis sauvage », tout le monde est mis au même niveau. Ainsi, le journaliste qui vient en curieux, se fout lui aussi à poil et l’anthropologue, plutôt que planqué derrière sa posture d’observateur, finit dans la boue!

Sur une petite série de films fait à la DIY touch, CUDS_SubPorno s’engage dans la réappropriation trans-pédé-gouine du Bullying (quand tout le monde se fout de ta gueule au collège).

L’idée des films est de reprendre l’aspect traumatisant du Bullying et de le retourner en empowerment.

Ces activités sont financées en grande partie par des lesbiennes de NY. Des fonds très utiles pour acheter un vagin en latex par exemple!

La vidéo Wena Cisarro! de CUDS_SubPorno, mélange deux histoires médiatiques au Chili: la figure du jeune de 10 ans Cisarro, arrêté pour délinquance et pour s’être échappé du foyer pour jeunes, et connu pour sa résistance à la police; l’autre concerne « la petite fille immorale » Wena Naty, une adolescente qui a été filmée à son insu entrain de sucer un garçon: le film mis sur internet par le garçon a conduit la fille à se faire virer de son école.

La vidéo, où Cisarro est filmé à son insu entrain de sucer le vagin en latex de Naty, est une relecture féministe et post porn de ces affaires traitées par les médias chiliens conservateurs qui construisent une figure d’adolescent en crise « qu’on ne contrôle plus », avec des discours chargés de pathologisation de criminalisation et de dé-sexualisation de l’adolescence.

En guise de critique de ces normes sexuelles, la vidéo « Esto te pasa por hétero » nous montre comment un jeune «hétérosexuel», caché dans un casier de son école, est surpris par un groupe de voyous transformistxs, queers, lesbiens et gays: il sera obligé de sucer la bite en plastique-batte de baseball d’une gouine et de prendre du plaisir de façon douloureuse, en subissant l’interrogatoire de son hétérosexualité. Le film se présente comme « une orgie de violence, de fluides et de plaisir extrême! »

Au cours de l’atelier au UEEH nous échangeons sur l’expérience de la post-porn comme processus autocritique au sein d’un collectif. Au regard de ce travail, Delphine nous explique qu’à l’inverse de l’improvisation mise en avant dans les ateliers suivants, la construction de mini-scénarios peut donner quelque chose de moins spontané : « Ce peut être maladroit, on peut voire des hésitations mais on s’en fout! ».

La porn est un espace d’expression et de critique vis-à vis des constructions hégémoniques de la sexualité mais la longue route du post-porn commence aussi et d’abord par le feed back et l’autocritique.

JB

NDLR: la dernière vidéo du collectif SubPorno, « Esto es Chile » est visible sur leur blog, http://subporno.blogspot.com/. Une punkette et un dildo en forme de Chili pour une dénonciation postporno très caliente du nationalisme qui bat son plein en cette année de bicentenaire de l’indépendance chilienne.

Le site de la CUDS, www.disidenciasexual.cl, est une mine d’articles théoriques et journalistiques sur la dissidence sexuelle au Chili et ailleurs.